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Décharge putride.
2 février 2009

Une clope s'écrase. Elle se morfond, doucement.

Une clope s'écrase.
Elle se morfond, doucement.
Plusieurs fois, aujourd'hui, elle a craqué. En silence, dans quelques larmes, de rage et d'impuissance, les raisons furent multiples, et parfois même inconscientes.
Un peu de musique, dans le fond, plusieurs titres aux paroles plus déprimantes les unes des autres, de quoi se caler aisément sur ce mal qui s'insuffle sans jamais savoir vraiment s'écouler hors d'elle.

Des chimères.
Rien de plus.

Elle a toujours eu du mal à se satisfaire de ce qu'elle obtient, pis encore lorsque ce qu'elle a correspond en tout point à ce qu'elle eu désiré.
Auparavant.
Tout change si vite lorsqu'on se fait versatile.
C'est troublant.

Un briquet allume une flamme, trop faible. Ce briquet commence à rendre l'âme, sur cette nouvelle cigarette qui flambe...
La fumée emplit ses poumons. Elle s'en délecte, profondément.
Elle a toujours aimé s'empoisonner, et savoir ses poumons pleins de crasse l'a toujours comblée, dans cette image de pourriture, qui s'adjointe encore et toujours à sa propre moisissure intérieure..

Dure journée.
Moral en baisse, forme physique absente.
Quelque chose se brise, une fois de plus.
A quoi bon réparer, cicatriser, quand les plaies sont trop vilaines? Rien ne guérit jamais vraiment.
Non, jamais.

C'est un clope qu'elle tient, à présent. Elle le tourne, le retourne entre ses doigts, l'abîme, s'en joue.
Elle n'a pas trouvé le cendrier, son homme l'a visiblement trop bien caché.
Peu importe, un couvercle en plastique trouvé au hasard fait l'affaire.

Elle s'ennuie tellement...
Ce ventre qui la tourmente depuis quelques jours ne lui semble plus être aussi douloureux, peut-être est-ce l'habitude d'en souffrir, ou peut-être souffre-t'elle trop sans raison valable pour prêter attention à de si physiques choses.
Mmmh..

Quelques visions morbides lui reviennent à l'esprit.
Elles vont et viennent, tout dépend des distractions qu'elle se procure, certaines font oublier le mal assez longtemps.
Là, c'était long.
Quelques mois de bonheur, puis reviennent les vieilles habitudes...
Il aura suffit d'un instant, d'une faille, de mots piquants de la part de cet homme parfaitement odieux.
Cet homme sans vie, cupide, et détestable.
Le genre d'homme qu'elle a toujours haït.
Le type d'humain qu'elle a toujours craint.

Elle aurait aimé laisser ses doigts se balader sur les cordes quelques peu oxydées de sa guitare.
Tenter d'accorder sa voix cassée par trop de fumée avalée aux notes hésitantes qu'elle aurait su jouer.
Sa guitare n'est pas ici.
Elle a toujours désiré ce qu'elle n'a pas à portée de main. 

Ses poignets ne sont plus tenus par ses anciens bracelets noirs, mais c'est tout comme.
Le noir coule en elle ce soir, et se propage un peu plus dans chaque veine, chaque capillaire.
Elle se sent s'assombrir à chaque seconde qui s'envole.

Le sommeil la guette, et comme chaque soir, elle n'y prêtera pas plus attention que ça.
Ses nerfs s'en sont accommodés, et la tiendront éveillée tant bien que mal, jusqu'à ce qu'elle trouve une raison de se reposer, de calmer ce corps qui ne lui sert pas vraiment.
Ce corps qui prononce chaque pulsation, qui maintient cet esprit tourmenté, ce traitre de corps qui l'empêche de trouver un quelconque repos... infini.

Elle a pourtant tout pour être heureuse.
Elle ne comprend jamais d'où le mal s'injecte en elle.
D'où vient la faille.

Plus elle cherche à combattre ses démons, plus elle les multiplie.
C'est là un combat acharné, difficile, et toujours vain.
Mais elle n'abandonne pas. Elle ne saurait pas.

"Tu voudrais être seul et enveloppé dans ce linceul
A l'abris dans ton cerceuil, tu commences un nouveau deuil..."

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